Publié le 27 Septembre 2023
Au deuxième trimestre de 2023, le secteur immobilier a enregistré une chute drastique des réservations de logements neufs, avec une baisse de 39,9%, selon les statistiques préliminaires du ministère de la Transition écologique. Cette situation alarmante trouve son origine dans plusieurs facteurs, notamment la hausse des taux d'intérêt, l'augmentation des coûts de construction et la réduction des incitations à la construction de nouveaux logements. Face à cette crise persistante, les promoteurs immobiliers sont contraints de diversifier leurs sources de revenus pour maintenir leur activité. La commercialisation continue de décliner pour le cinquième trimestre consécutif, avec seulement 18 000 logements réservés.
Ces chiffres inquiétants ont été dévoilés récemment par le ministère de la Transition écologique. La baisse est particulièrement marquée pour les maisons (-44,9% sur un an et -16,3% par rapport au trimestre précédent) et touche également les appartements (-39,5% sur un an et -10,1% par rapport au trimestre précédent). De plus, les mises en vente, représentant la nouvelle offre des promoteurs, ont chuté à 21 000, affichant une diminution de 10,3% en un trimestre et de 29,5% sur un an. La baisse des réservations affecte principalement les zones urbaines les plus denses, qui connaissent une faible dynamique, tandis que la zone C, comprenant les petites communes, enregistre une augmentation des mises en vente de 15,7%. Ainsi, les niveaux de mises en vente et de réservations retrouvent leur niveau d'avant la crise sanitaire. L'encours de logements dans cette zone continue de croître depuis le début de 2022, atteignant désormais 9 000 logements. Cette crise immobilière découle d'un contexte économique peu favorable pour les promoteurs.
En premier lieu, la rapide hausse des taux d'intérêt a réduit le pouvoir d'achat des emprunteurs. De surcroît, l'augmentation des coûts de construction s'est répercutée sur les prix de vente. Un autre sujet d'inquiétude dans le secteur immobilier est la diminution des aides à la construction neuve annoncée par le gouvernement, y compris la suppression prévue de la niche fiscale Pinel et le recentrage des prêts à taux zéro. Face à ces défis, de nombreux promoteurs connaissent des difficultés. Afin de réduire leur exposition aux fluctuations du marché de la construction, certains groupes immobiliers, comme Nexity, ont déjà entrepris de diversifier leurs activités au-delà de la promotion immobilière, leur domaine historique. L'objectif est de devenir des « opérateurs immobiliers globaux » couvrant tous les aspects de l'immobilier et desservant divers types de clients, qu'il s'agisse de particuliers, de professionnels ou de collectivités. À court terme, certains promoteurs aident davantage leurs clients à financer leurs acquisitions malgré la hausse des taux d'intérêt. D'autres pallient les difficultés du secteur immobilier en se lançant dans d'importants projets tertiaires.